Compléments à ces réflexions
Bonjour,
Je distingue deux types d’acteurs :
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l’Autorité Publique Locale Compétente (APLC), qui est responsable de la création et de la mise à jour d’un Plan Corps de Rue Simplifié (PCRS) sur un territoire donné
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et les exploitants de réseaux.
Ces acteurs gèrent des données géographiques (topographiques) et, on peut considérer que les objets « Affleurants » sont les objets communs aux différentes bases de chacun.
Dans les bases des exploitants, il est question de « Nœuds du réseau », et dans la base PCRS, on parle d’« Affleurants », mais sur d’un point de vue topographique (au moins en planimétrie), ces deux objets sont confondus.
Concernant ces « Affleurants », la lecture des réflexions de Pierre Nguyen Trong nous amène à réfléchir à une organisation, à envisager des échanges d’informations (entre les exploitants et l’Autorité Publique Locale Compétente, l’APLC)
Cependant, avant de commencer à envisager ces échanges, il faut examiner les intérêts et les positions de chacun des acteurs vis à vis de la qualité des informations relatives à ces affleurants et même de leurs présences, ou pas, dans les projets PCRS.
En effet, quand on examine les différents projets PCRS déjà lancés, on peut constater qu’il y a deux points de vue différents :
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soit l’APLC se lance dans un PCRS Vecteur « sans les objets affleurants » (on peut considérer qu’une ortho photo (sans complément) dite « PCRS Raster » est un autre cas de PCRS « sans les objets affleurants »)
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soit l’APLC se lance dans un PCRS Vecteur « incluant les objets affleurants »
C’est une opinion personnelle, mais je pense que le PCRS Vecteur « incluant les objets affleurants » est plus complexe à initier et à maintenir.
Malgré l’intérêt d’inclure les objets Affleurants, intérêt qui est clairement exposé dans les réflexions exposées ci-dessus par Pierre Nguyen Trong, il y a un plusieurs freins à l’inclusion de ces objets dans les projets PCRS menés par les APLC.
Le premier de ces freins est la question de la responsabilité.
Il est nécessaire de clarifier la responsabilité de l’APLC concernant la qualité, l’absence ou la présence, l’exhaustivité et la précision géométrique des affleurants dans le PCRS. En effet, dans le cadre des réponses aux DT-DICT, je pense (mais je peux me tromper) que la position du réseau, donc des nœuds du réseau, donc des affleurants (dans le langage PCRS), est de la responsabilité de l’exploitant, pas de celui qui expose le fond de plan.
Pour bien cerner la question, il faut aussi réfléchir au maintien de l’information dans le temps, et cela complexifie le problème.
(Dans l’exemple ci-dessous, je propose d’utiliser une bouche à clé gaz, mais l’exemple est possible pour tout autre affleurant, de tout autre opérateur)
Il faut illustrer, imaginer la situation ou la base d’un exploitant réseau contient des informations différentes de la base des objets PCRS gérée par l’APLC.
Si, dans le PCRS, un affleurant réseau de type « bouche à clef gaz » est mal positionné (car historiquement issu d’une intégration ou d’un levé relativement ancien, et que le réseau a été dévoyé depuis) ou bien encore que cet objet est absent, c’est, in fine, l’exploitant du réseau gaz qui a la responsabilité de donner la position de son réseau.
C’est donc à l’exploitant de « maintenir » à jour cette information (position de la bouche à clé gaz)
Est-ce que cet exploitant :
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va le faire en mettant à jour les nœuds de son réseau uniquement dans sa propre base (qu’il expose lorsqu’il fait ses réponses aux DT-DICT),
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ou bien est-ce que, en plus, il va garantir que l’Affleurant correspondant dans le PCRS, publié par l’APLC en tant que fond de plan, inclut la dernière version de ses modifications ?
(Pour rappel, il faut comprendre que l’exécutant de travaux qui fait une DICT reçoit un plan réponse que l’on peut considérer comme étant un plan composite : un fond de plan (le PCRS) auquel on superpose les différents plans des réseaux de chacun des exploitants)
Je pense, (mais je rappelle que je peux me tromper et que je vous invite donc à me corriger si besoin), que maintenir la position des affleurants dans le PCRS, si cela doit être fait, est de la responsabilité de chacun des exploitants.
C’est en partie pour cette question de responsabilité, que les projets PCRS n’incluent pas les objets affleurants.
Au moment de l’initialisation, si les exploitants ont effectivement un intérêt à avoir la bonne position des objets affleurants, par exemple pour initier le géoréférencement de leurs réseaux en classe A, alors oui, les APLC incluent cette demande d’affleurants dans les marchés pour initier le PCRS.
Si, au contraire, les différents exploitants ont déjà réalisé le géoréférencement en classe A de leurs réseaux, je conçois très bien un projet PCRS lancé en excluant le levé, l’identification des affleurants réseaux.
Puis, après l’initialisation, arrive le temps de la mise à jour du PCRS.
A quoi bon mettre à jour les informations sur les objets Affleurants, alors que ces derniers ne sont pas des objets « communs », qu’ils sont spécifiques et sont sous la responsabilité d’un exploitant ?
Le second frein pour l’inclusion des objets « Affleurants » dans les projets PCRS est plus technique.
Lorsque l’Autorité Publique Locale Compétente se lance dans un projet Plan Corps de Rue Simplifié, il est en effet intéressant de commencer par un recueil des données déjà existantes, et effectivement, si les objets Affleurants sont déjà disponibles dans les bases des exploitants, et que ces informations sont conformes aux exigences du PCRS (précision géométrique), alors, oui, tel que cela est exposé par Pierre Nguyen Trong, il y a un intérêt pour tout le monde :
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pour l’APLC à intégrer ces données des exploitants
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pour les exploitants, à récupérer en retour des informations complétées, améliorées, mises à jour,
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pour l’exécutant de travaux, à disposer d’informations exhaustives, précises, validées.
Trois « phases » sont alors à envisager par l’APLC pour l’initialisation (ou la mise à jour) d’un PCRS, en particulier pour la version « vecteur », mais aussi pour une version « hybride » (vecteur + image) :
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récupération, agrégation des informations concernant les objets affleurants des différents exploitants
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ajout (ou mise à jour) des informations concernant les autres objets du PCRS, mais aussi éventuellement si cette option est envisagée, vérification, modification, mise à jour des informations concernant les objets affleurants,
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puis, une fois le PCRS constitué, transmission aux exploitants, et donc transmission des informations modifiées concernant les objets affleurants.
Pour cela, il faudrait donc faciliter les échanges en proposant un cadre, un protocole, des outils pour mieux faire ces échanges entre l’APLC et les exploitants de réseaux.
Il faut promouvoir, et, d’un point de vue juridique, il faut cadrer la mise à disposition des données « Nœuds/Affleurants » des exploitants pour que l’APLC puisse les utiliser pour compléter le PCRS.
D’un point de vue technique, et dans le meilleur des mondes, si les exploitants ont en capacité de fournir des données qui respectent les géo standards (StaR-DT, RAEPA, Star-Elec, Star-EclExt, Grace-THD, …), alors il faudrait que les informations (de position) concernant les « Nœuds des réseaux » puissent être traduites en informations concernant les « Affleurants » du standard PCRS (traduction à envisager dans un sens, mais aussi dans l’autre sens).
Nota, dans cette traduction bidirectionnelle, il est important, je pense, de gérer :
En conclusion de ce message, il faut donc rappeler que la tentation est grande pour les porteurs de projets PCRS de ne pas s’encombrer avec les objets affleurants.
Si on souhaite vraiment que les objets « Affleurants » soient inclus dans les différents projets PCRS, je pense qu’il faut mettre en place les différentes briques (outils techniques, cadre juridique) qui faciliteront les échanges entre les exploitants et les APLC.
Si un groupe devait se former pour expérimenter, mettre en place, proposer des solutions pour faciliter les échanges entre les exploitants et les APLC, je veux bien y participer.
Cordialement,