A propos des affleurants

Bonjour à tous et toutes, je vous partage ici quelques réflexions sur la question des affleurants et des PCRS.

Il convient de bien se placer dans le contexte du cas d’usage et de l’acteur concerné pour regarder les affleurants.

Un affleurant est un objet visible depuis l’espace public, horizontal (tampon) ou vertical (coffret mural)

En général l’affleurant permet l’accès à un organe ou un ouvrage enterré ou encastré dont il protège l’accès.

A la différence des objets mobiliers de l’espace visible, un affleurant ne voit sa position modifiée que si les ouvrages sous-jacents ont également été modifiés. A cet égard

Pour l’exploitant qui opère les ouvrages sous l’affleurant :

Sous l’affleurant, c’est l’organe sous-jacent qui porte la valeur métier : robinet, compteur, boite de jonction, entrée dans le réseau (avaloir, tampon d’égout), et la fonction que cet organe assure pour l’exploitant.

En toute rigueur on peut imaginer que l’exploitant a cartographié ses ouvrages avec une classe de précision, éventuellement en Classe A.

La présence des affleurants des autres réseaux dans le fond de plan PCRS, pour autant qu’ils soient “utilisables pour coter” (attribut d’objet PCRS) peut s’appuyer sur ces objets immobiliers afin de relever ses propres travaux de réseaux. Réalisation d’un branchement par exemple, par triangulation sur les affleurants cartographiés.

Pour un exécutant de travaux

La présence des affleurants dans le fond de plan PCRS offre la possibilité de mieux comprendre la position relative des réseaux, et leur correspondance dans chacun des plans en réponses aux DT/DICT que l’exécutant de travaux a reçu

Cela peut l’aider à procéder au marquage piquetage par report de côtes à l’échelle entre le réseau et les affleurants alentour depuis le plan vers le terrain.

Dans le cas où les affleurants n’ont pas été transmis et/ou validés par l’exploitant sous-jacent à l’APLC, l’hypothèse d’un décalage géographique entre l’affleurant et le réseau n’est pas à exclure.

Cela devrait constituer un point d’alerte vis-à-vis de l’exploitant et/ou de l’APLC pour lever le doute, et en tout état de cause prendre les précautions qui s’imposent

Le PCRS vecteur prévoit dans sa collection d’objet les affleurants des réseaux

Pour collecter les affleurants dans le PCRS, parmi les options sont possibles :

  • Lors de l’acquisition initiale de données, l’APLC fait procéder au relevé des affleurants au même titre que les autres collections d’objets du PCRS.
    Les objets collectés son de facto “utilisables pour coter”, et la connaissance de l’exploitant qui opère le réseau sous-jacent n’est pas connue.

L’exhaustivité des affleurants pour une zone donnée n’est pas garantie. L’optimum entre la recherche de l’exhaustivité des affleurants et une densité suffisante pour aider la cotation et à la lecture du sous-sol relèvera du choix de l’APLC

  • L’exploitant fournit à l’APLC ses affleurants depuis sa cartographie. Celle-ci devra obligatoirement être de précision topographique conforme à la Classe A, avec les attributs d’appartenance ou d’usage, et seront “utilisables pour coter”
    L’exhaustivité et l’identification relève alors de la responsabilité de l’exploitant.

A l’intégration des affleurants dans le PCRS il est indispensable d’effectuer des contrôles de précision topographiques

  • Au cours de ses propres chantiers, l’exploitant se devra d’informer l’APLC du déplacement éventuel de ses affleurants, en indiquant sur le PCRS ceux qui ont disparu et en fournissant les nouveaux.

Dans le cas d’un PCRS Raster / Orthophoto :

Celui-ci doit théoriquement se suffire à lui-même, et si les affleurants sont suffisamment contrastés par rapport au reste de la voirie, il est parfois possible de les identifier.
Il revient à l’APLC de décider s’il complète l’image par une couche vecteur contenant les affleurants, dans l’affirmative, les modalités exposées dans le cas du PCRS vecteur s’applique de la même façon.

Je serai ravi de vos commentaires sur le sujet, et d’en débattre avec vous

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Bonjour Pierre

Merci beaucoup d’avoir pris le temps d’écrire ces points très utiles.

En pratique, dans ce ce tu décris à propos de la mise à jour des affleurants par les exploitants, ces protocoles sont-ils existant ou restent-ils à définir ?
Dans le cas d’une mise à jour par relevé terrain par le porteur de projet, le recollement à faire sera identique et peut-être serait-ce intéressant de l’encadrer pour permettre le développement d’outils adaptés ?

En tout cas c’est très riche.
Pourrions-nous l’intégrer à la notre documentation avec mention de l’auteur et de ce topic s’il te plaît ?

Dans les initiatives portées à notre connaissance, les concepts et responsabilités ne sont que très rarement et imparfaitement définis.

Pour ne pas dire complètement absents dans les initiatives de types raster.

Sur la question de l’outillage ça me semble prématuré, sauf à ce que l’APLC prévoit un lieu de dépôt au fil de l’eau, les échanges de données GML Vecteur sont en général prévus d’être réalisés une fois par an.

Cela touche plus largement aux questions de mise à disposition des livrables.

C’est en cours d’instruction à tous les niveaux, pour l’anti-endommagement d’abord.
Donc on a effectivement pas de processus en place pour la mise à jour spécifiquement des affleurants, merci pour la confirmation.

C’est à construire et on va l’intégrer à nos réflexions.

A l’étude du sujet en interne, une nouvelle question nous est apparue.

On présume que les exploitants transmettent progressivement leurs affleurants à l’APLC.
Or GRDF dispose déjà des affleurants d’autres réseaux dans ses fonds de plan (sans garantie d’exhaustivité ni d’identification de l’exploitant de l’objet métier sous-jacent.

Au moment où GRDF intègre ou met à jour un PCRS vecteur dans ses bases, et qu’il répond aux DT/DICT, quelle objection y aurait-il à produire un plan avec les affleurants venant du PCRS, complété de ceux connus uniquement par GRDF ?

Bonjour Pierre :slight_smile:

Relativement à la diffusion de ces données affleurant, je pense même que cela devrait faire partie de l’opendata des réseaux concernés.
Enedis a déjà entamé ce virage à l’opportunité d’autres projets, par exemple pour ses poteaux :

Il serait ainsi possible d’utiliser ces données là sans créer de nouveaux processus dédiés.
Je ne vois donc aucune objection et plutôt un encouragement à le faire ainsi !

Par ailleurs, la qualification de ces affleurants peut bénéficier de modèles de données métiers déjà disponibles : starElec pour l’électricité, RAEPA pour l’eau, etc

A poursuivre !

Bonjour François, et merci pour ta réponse, c’est en effet un option, or faudrait-il que :

  1. les données soient produites en Star-DT

  1. Les données soient décrites comme des affleurants et pas comme des objets métiers de celui qui l’exploite :wink:

  2. Un exploitant qui publierai ses affleurants, qu’il passe par l’APLC ou qu’il les publie directement devra s’assurer du bon positionnement relatif entre les deux données

Cordialement

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Bonjour Pierre

Pas de problème à mon sens, ce qui assurera d’avoir bien des affleurants et pas des objets métiers.

Par ailleurs les poteaux sont bien des conteneurs qui étendent la classe Affleurant dans StarDT (par exemple).

On aura le même problème de certification entre la publication du PCRS en lui-même et des affleurants à mettre dessus. Rien n’indique a priori que ces documents ne soient pas modifiés si ils ne sont pas téléchargé sur la plateforme de leur responsable.

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Compléments à ces réflexions

Bonjour,

Je distingue deux types d’acteurs :

  • l’Autorité Publique Locale Compétente (APLC), qui est responsable de la création et de la mise à jour d’un Plan Corps de Rue Simplifié (PCRS) sur un territoire donné

  • et les exploitants de réseaux.

Ces acteurs gèrent des données géographiques (topographiques) et, on peut considérer que les objets « Affleurants » sont les objets communs aux différentes bases de chacun.
Dans les bases des exploitants, il est question de « Nœuds du réseau », et dans la base PCRS, on parle d’« Affleurants », mais sur d’un point de vue topographique (au moins en planimétrie), ces deux objets sont confondus.

Concernant ces « Affleurants », la lecture des réflexions de Pierre Nguyen Trong nous amène à réfléchir à une organisation, à envisager des échanges d’informations (entre les exploitants et l’Autorité Publique Locale Compétente, l’APLC)

Cependant, avant de commencer à envisager ces échanges, il faut examiner les intérêts et les positions de chacun des acteurs vis à vis de la qualité des informations relatives à ces affleurants et même de leurs présences, ou pas, dans les projets PCRS.

En effet, quand on examine les différents projets PCRS déjà lancés, on peut constater qu’il y a deux points de vue différents :

  • soit l’APLC se lance dans un PCRS Vecteur « sans les objets affleurants » (on peut considérer qu’une ortho photo (sans complément) dite « PCRS Raster » est un autre cas de PCRS « sans les objets affleurants »)

  • soit l’APLC se lance dans un PCRS Vecteur « incluant les objets affleurants »

C’est une opinion personnelle, mais je pense que le PCRS Vecteur « incluant les objets affleurants » est plus complexe à initier et à maintenir.

Malgré l’intérêt d’inclure les objets Affleurants, intérêt qui est clairement exposé dans les réflexions exposées ci-dessus par Pierre Nguyen Trong, il y a un plusieurs freins à l’inclusion de ces objets dans les projets PCRS menés par les APLC.

Le premier de ces freins est la question de la responsabilité.

Il est nécessaire de clarifier la responsabilité de l’APLC concernant la qualité, l’absence ou la présence, l’exhaustivité et la précision géométrique des affleurants dans le PCRS. En effet, dans le cadre des réponses aux DT-DICT, je pense (mais je peux me tromper) que la position du réseau, donc des nœuds du réseau, donc des affleurants (dans le langage PCRS), est de la responsabilité de l’exploitant, pas de celui qui expose le fond de plan.

Pour bien cerner la question, il faut aussi réfléchir au maintien de l’information dans le temps, et cela complexifie le problème.

(Dans l’exemple ci-dessous, je propose d’utiliser une bouche à clé gaz, mais l’exemple est possible pour tout autre affleurant, de tout autre opérateur)

Il faut illustrer, imaginer la situation ou la base d’un exploitant réseau contient des informations différentes de la base des objets PCRS gérée par l’APLC.

Si, dans le PCRS, un affleurant réseau de type « bouche à clef gaz » est mal positionné (car historiquement issu d’une intégration ou d’un levé relativement ancien, et que le réseau a été dévoyé depuis) ou bien encore que cet objet est absent, c’est, in fine, l’exploitant du réseau gaz qui a la responsabilité de donner la position de son réseau.

C’est donc à l’exploitant de « maintenir » à jour cette information (position de la bouche à clé gaz)

Est-ce que cet exploitant :

  • va le faire en mettant à jour les nœuds de son réseau uniquement dans sa propre base (qu’il expose lorsqu’il fait ses réponses aux DT-DICT),

  • ou bien est-ce que, en plus, il va garantir que l’Affleurant correspondant dans le PCRS, publié par l’APLC en tant que fond de plan, inclut la dernière version de ses modifications ?

(Pour rappel, il faut comprendre que l’exécutant de travaux qui fait une DICT reçoit un plan réponse que l’on peut considérer comme étant un plan composite : un fond de plan (le PCRS) auquel on superpose les différents plans des réseaux de chacun des exploitants)

Je pense, (mais je rappelle que je peux me tromper et que je vous invite donc à me corriger si besoin), que maintenir la position des affleurants dans le PCRS, si cela doit être fait, est de la responsabilité de chacun des exploitants.

C’est en partie pour cette question de responsabilité, que les projets PCRS n’incluent pas les objets affleurants.

Au moment de l’initialisation, si les exploitants ont effectivement un intérêt à avoir la bonne position des objets affleurants, par exemple pour initier le géoréférencement de leurs réseaux en classe A, alors oui, les APLC incluent cette demande d’affleurants dans les marchés pour initier le PCRS.

Si, au contraire, les différents exploitants ont déjà réalisé le géoréférencement en classe A de leurs réseaux, je conçois très bien un projet PCRS lancé en excluant le levé, l’identification des affleurants réseaux.

Puis, après l’initialisation, arrive le temps de la mise à jour du PCRS.

A quoi bon mettre à jour les informations sur les objets Affleurants, alors que ces derniers ne sont pas des objets « communs », qu’ils sont spécifiques et sont sous la responsabilité d’un exploitant ?

Le second frein pour l’inclusion des objets « Affleurants » dans les projets PCRS est plus technique.

Lorsque l’Autorité Publique Locale Compétente se lance dans un projet Plan Corps de Rue Simplifié, il est en effet intéressant de commencer par un recueil des données déjà existantes, et effectivement, si les objets Affleurants sont déjà disponibles dans les bases des exploitants, et que ces informations sont conformes aux exigences du PCRS (précision géométrique), alors, oui, tel que cela est exposé par Pierre Nguyen Trong, il y a un intérêt pour tout le monde :

  • pour l’APLC à intégrer ces données des exploitants

  • pour les exploitants, à récupérer en retour des informations complétées, améliorées, mises à jour,

  • pour l’exécutant de travaux, à disposer d’informations exhaustives, précises, validées.

Trois « phases » sont alors à envisager par l’APLC pour l’initialisation (ou la mise à jour) d’un PCRS, en particulier pour la version « vecteur », mais aussi pour une version « hybride » (vecteur + image) :

  • récupération, agrégation des informations concernant les objets affleurants des différents exploitants

  • ajout (ou mise à jour) des informations concernant les autres objets du PCRS, mais aussi éventuellement si cette option est envisagée, vérification, modification, mise à jour des informations concernant les objets affleurants,

  • puis, une fois le PCRS constitué, transmission aux exploitants, et donc transmission des informations modifiées concernant les objets affleurants.

Pour cela, il faudrait donc faciliter les échanges en proposant un cadre, un protocole, des outils pour mieux faire ces échanges entre l’APLC et les exploitants de réseaux.

Il faut promouvoir, et, d’un point de vue juridique, il faut cadrer la mise à disposition des données « Nœuds/Affleurants » des exploitants pour que l’APLC puisse les utiliser pour compléter le PCRS.

D’un point de vue technique, et dans le meilleur des mondes, si les exploitants ont en capacité de fournir des données qui respectent les géo standards (StaR-DT, RAEPA, Star-Elec, Star-EclExt, Grace-THD, …), alors il faudrait que les informations (de position) concernant les « Nœuds des réseaux » puissent être traduites en informations concernant les « Affleurants » du standard PCRS (traduction à envisager dans un sens, mais aussi dans l’autre sens).

Nota, dans cette traduction bidirectionnelle, il est important, je pense, de gérer :

  • la préservation des identifiants des objets (pour faciliter la comparaison entre deux bases)

  • les traces des modifications (auteur et date de la mise à jour).

En conclusion de ce message, il faut donc rappeler que la tentation est grande pour les porteurs de projets PCRS de ne pas s’encombrer avec les objets affleurants.

Si on souhaite vraiment que les objets « Affleurants » soient inclus dans les différents projets PCRS, je pense qu’il faut mettre en place les différentes briques (outils techniques, cadre juridique) qui faciliteront les échanges entre les exploitants et les APLC.

Si un groupe devait se former pour expérimenter, mettre en place, proposer des solutions pour faciliter les échanges entre les exploitants et les APLC, je veux bien y participer.

Cordialement,

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Bonjour,

J’interviens fort tard sur ce sujet, essentiellement du fait d’une évolution de notre position sur le sujet. Je pense qu’il y a des exceptions a minima sur la fourniture des affleurants par les exploitants. Nos règles de diffusion ne nous permettent plus de communiquer d’éléments rendant facilement et largement accessibles la localisation précise de nos réseaux. Il y aurait donc une exception à apporter à la position précédente, qui verrait les affleurants gérés par les exploitants. En fonction de la sensibilité des réseaux, le géoréférencement et la mise à jour des affleurant relèverait des seules APLC.

Je suis bien sûr preneur de toute réaction sur ce sujet, pas totalement évident !

Bonjour Marc,

Merci pour la contribution, même récente sur le sujet.

Sur ce point précis, cela découle-t-il de l’arrêté du 6 mars 2020 ou est-ce fondé sur d’autres réglementations ?

Selon toute vraisemblance, bien que le PCRS soit globalement un document communicable, il est possible de restreindre la publication de certaines classes du géostandard aux termes de l’article L311-7 du CRPA sans préjudice de la publication du reste.

Après je ne sais pas si des éléments visibles peuvent relever de secrets ou bénéficier d’une publication restreinte, c’est à étayer ensuite.

.Hello Marc, l’affleurant quand on le considère comme un objet du PCRS, est :

  • un objet physique stable de l’environnement indépendant de ce qu’il y a dessous et de celui qui l’opère
  • est cartographiable car sur le domaine public
  • sert de point de repérage, de poinst de cotation pour le positionnement relatif des réseaux lors d’opération de marquage piquetage

Vient seulement ensuite la question de qui le collecte, et pour les exploitants qui sont capables de les exporter idéalement au standard PCRS c’est surement une bonne pratique que de participer à la constitution de ce bien commun qu’est le PCRS de cette façon

En ce qui concerne GRDF nous le proposons systématiquement